Tout le monde en parle mais pourtant peu de personnes savent réellement de quoi il s’agit. L’Intelligence Artificielle (IA) est présente à chaque instant ou presque de notre vie quotidienne. Elle nous facilite la vie mais attise aussi les passions. Il est temps de faire les présentations en bonne et due forme.

L’Intelligence Artificielle peut vaincre le champion du monde au GO ou aux échecs. Elle peut nous comprendre quand on parle à notre smartphone. Mais, dans le même temps, elle pourrait bien signifier notre perte à tous. Nous sommes seulement aux prémices de ce qui sera la prochaine grande révolution technologique. Afin de pouvoir briller lors des discussions avec vos amis, découvrez notre petit guide. Vous saurez tout sur l’histoire, les applications potentielles mais aussi les dangers de l’IA.

Quand l’intelligence artificielle a-t-elle été inventée ?

Le terme d’Intelligence Artificielle est apparu pour la première fois en 1956 au collège Darmouth, dans le New Hampshire aux Etats-Unis. Le Dartmouth Summer Research Project on Artificial Intelligence (Projet de recherche d’été de Darmouth sur l’Intelligence Artificielle) est alors organisé. John McCarty, considéré aujourd’hui comme le père de l’IA choisit ce terme pour désigner un champ qui est alors très large. On parle aussi bien de la cybernétique, de la théories des automates ou du traitement de l’information complexe. Très peu à voir avec ce qu’on définit aujourd’hui comme l’intelligence artificielle (voir ci-dessous).

Toutefois, beaucoup considèrent que les premières recherches remontent en fait à Alan Turing. Le créateur du fameux test de Turing, extrapole dès 1950 sur la possibilité de machines pensantes. Il invente alors le Jeu de l’Imitation qui sera repris dans Blade Runner. L’idée est de pouvoir à travers des questions déterminer si un interlocuteur est humain ou machine.

D’un point de vue du grand public, l’Intelligence Artificielle est devenue plus connue à partir de 1996. Cette année-là, Deep Blue, le super-ordinateur d’IBM réussit à vaincre le champion du monde d’échecs Garry Kasparov. Une première qui sera suivie par de nombreuses autres. Dans les deux décennies qui ont suivi, l’Intelligence Artificielle a ensuite fait irruption dans nos ordinateurs puis dans les objets électroniques de notre quotidien.

Qu’est-ce que l’intelligence artificielle ?

De quoi parle-t-on vraiment quand on évoque le terme d’intelligence artificielle ? Selon la définition classique, il s’agit d’une science mêlant réseaux cognitifs et programmes automatisés, ayant pour objectif de créer des machines capables de simuler l’intelligence. Mais, c’est là que les choses se compliquent. Comment définissez-vous l’intelligence ? Comment définissez-vous votre intelligence ?

D’un point de vue informatique, il s’agit avant tout de simuler et reproduire l’intelligence et les comportements humains. Une définition qui recouvre donc des systèmes pouvant être très simple et d’autres beaucoup plus compliqués. Nous allons vous présenter les plus grandes catégories ci-dessous.

L’Intelligence Artificielle symbolique

Elle fonctionne à partir de symboles abstraits. L’idée est que la pensée humaine peut être reproduite à partir d’un schéma logique. On utilise les symboles pour désigner des actions, des mouvements. On part d’éléments lisibles pour les humains, on arrive à une connexion abstraite et à un résultat logique. C’est le système notamment utilisé par Deep Blue d’IBM. Mais, cette méthode a atteint ses limites avec le même Deep Blue. Cette logique est trop limitée dès sa construction, comment mettre en relation un symbole avec ce qu’il désigne ? Si la puissance de calcul est au rendez-vous pour de l’anticipation dans un schéma mathématique. Pas de façon intelligente.

L’Intelligence Artificielle Neuronale

Ce deuxième système, apparu à la fin des années 80 est basé sur des neurones artificiels interconnectés. L’idée est plus ou moins de reconstruire un cerveau humain dans le fonctionnement. Au contraire de l’IA symbolique, l’IA neuronale doit être entraîné et simulé pour apprendre. On parle de « deep-learning ». Le concept n’a pas vraiment évolué depuis les années 80. C’est la puissance de calcul qui a explosé.

La plupart de l’apprentissage se fait de façon automatique. On soumet à une IA, une quantité très importante de cas. Il peut s’agir de situations sur la route pour les véhicules de Uber ou Google. Mais, la logique est la même pour DeepFace, le logiciel d’analyse d’images de Facebook. Le point commun entre ces deux exemples ? On ne cherche plus aujourd’hui à créer une IA omnipotente. Elle est utilisée pour répondre à des types de questions et de situations précises.

Trois méthodes sont aujourd’hui utilisées pour développer un réseau neuronal : l’apprentissage supervisé, non surveillé et renforcé. Chacun d’entre eux a ses propres règles et méthodes de fonctionnement. Dans le premier, les valeurs cibles et paramètres sont fixés extérieurement. Dans le second, l’objectif est d’identifier des tendances qui peuvent ensuite être reproduites. Enfin, le dernier utilise le système du bâton et de la carotte. La machine travaille indépendamment mais est ensuite récompensée ou punie selon ses résultats.

A quoi ça sert l’intelligence artificielle ?

La plus grande partie des usages de l’intelligence artificielles sont invisibles à l’heure actuelle. Il s’agit des systèmes de reconnaissance vocaux, d’un simple correcteur orthographique, des réactions des ennemis dans votre dernier jeu vidéo, des chatbots sur votre site préféré de e-commerce ou encore de la reconnaissance biométrique.

Comme pour beaucoup d’innovations, les militaires se sont bien entendu positionnées sur l’intelligence artificielle.. Pour l’heure, il s’agit surtout de drones ou de robots de combat qui viennent en appui. Mais à terme, il est fort probable que les soldats humains ne soient plus nécessaires. Une perspective inquiétante en soi qui a poussé Elon Musk et 115 autres signataires à demander à l’Onu de les interdire.

Le secteur médical devrait aussi fortement profiter de l’intelligence artificielle. De la même manière que sur la route, l’IA permet de faire disparaître le facteur humain qui peut causer des erreurs. Les premiers impacts se font déjà sentir au niveau des diagnostics. A l’heure actuelle, les IA auraient ainsi des résultats plus fiables de 7,4 à 7,6 % aux médecins dans la prédiction des crises cardiaques.

A court terme, une application très simple concerne aussi les législateurs. Aux USA, un chercheur en informatique a entraîné un algorithme de machine-learning sur près de 70.000 projets de loi américain. Résultat ? La probabilité moyenne de réussite d’un projet est de 4%. L’intelligence artificielle pourrait aussi nous permettre de communiquer avec les espèces animales habitant sur notre planète. Un projet a ainsi été lancé en mai 2017 pour percer les mystères du langage des dauphins.

Enfin l’Intelligence Artificielle peut aussi avoir des applications dans le domaine de la culture. C’est le cas par exemple du Recurrent Neural Network, une IA qui s’est livrée à des prédictions concernant la prochaine saison de Game of Thrones. Il ne reste plus qu’à attendre la prochaine saison pour savoir si celle-ci a vu juste. Si c’est le cas, on lui demandera peut-être de prédire quel est le futur de l’IA…

Quels sont les dangers de l’intelligence artificielle ?

A notre petite échelle, difficile de réaliser la difficulté que peut représenter l’Intelligence Artificielle, au-delà d’un phénomène à la Terminator (voir ci-dessous). Mais, cela n’empêche pas de nombreuses personnes de s’en préoccuper. Elon Musk, le fondateur de Tesla et Space X est ainsi convaincu que l’IA déclenchera à la troisième guerre mondiale. Comme un drôle d’écho aux déclarations de Vladimir Poutine pour qui elle permettra de conquérir le monde.

Lorsque les experts s’y penchent, l’optimisme n’est pas beaucoup plus au rendez-vous. Selon des chercheurs de l’université de Yale et Oxford, les machines nous surpasseront dans tous les domaines dans 50 ans. Un impact qui sera notablement important sur le marché du travail. Une étude de 2013, expliquait que 47% des emplois aux USA seraient un jour occupés par des robots. Si vous voulez savoir si vous êtes concernés, un site baptisé « Will Robots Take my Job » vous permettra de vous faire une idée. Il est important de noter qu’il ne s’agit pas seulement des travaux manuels. Les avocats par exemples sont aussi concernés.

A terme, un danger peut aussi résider dans l’incompréhension des êtres humains à comprendre l’Intelligence Artificielle. Cela pourrait venir d’un trop haut niveau de sophistication technologique ou plus simplement parce qu’ils parlent une langue que nous ne comprenons pas. Une drôle d’expérience vécue par des chercheurs du Google Neural Machine Transmission cette année. Cette situation peut amener à un scénario qui n’est pas à écarter est celui de la prise de pouvoir de l’Intelligence Artificielle. Trop supérieure à l’être humain, elle décide pour une raison ou une autre de nous éradiquer ou de nous contrôler. Une thématique très largement explorée dans la science-fiction.

L’Intelligence Artificielle dans les films

Depuis les années 70-80, Hollywood s’est saisi de la thématique de l’Intelligence Artificielle et de nombreux films sur le sujet ont vu le jour. Inspirés par un mouvement plus large créé par Isaac Asimov ou Arthur C. Clarke, les scénaristes déclinent l’IA sous de nombreuses formes. Un point dominant perdure toutefois dans la très large majorité des films : elle est malveillante. Un biais qui s’appuie à la fois sur des facilités scénaristiques et nos peurs ancestrales. Une IA très autonome serait une menace pour la survie de l’espère humaine.

La trilogie Matrix et les différents films Terminator peignent un même scénario catastrophe lié à l’Intelligence Artificielle. Un monde où IA et robots ont pris le pouvoir et veulent réduire en esclavage ou exterminer l’espèce humaine. Un monde surtout, où l’être humain s’est retrouvé dépassé par sa propre création. Il s’agit là d’une thématique centrale dans de nombreux film traitant de ce sujet.

Blade Runner, l’Intelligence Artificielle humanisée

Dans Blade Runner et Blade Runner 2049, on retrouve une Intelligence Artificielle antagoniste aux humains mais douée de forme humanoïde. D’un film à l’autre, l’approche de l’IA est toutefois entièrement différente. Dans le premier, elles sont malveillantes pour la plupart, décidées à tuer. Dans la suite, l’IA est au contraire une victime, que l’on sent proche de la rébellion. Une dualité qui est aussi le reflet du champ des possibles. Tout dépendra avant tout de nos usages semble dire Ridley Scott.

Minority Report, sur les usages de l’Intelligence Artificielle

Le film Minority Report ne fait pas explicitement référence à l’Intelligence Artificielle puisque les précogs qui peuvent anticiper les crimes sont des humains mutants. Mais, toutefois, il résonne très fortement à l’heure actuelle. Notamment alors que les polices du monde entier travaillent à des systèmes prédictifs. Des Intelligences Artificielles sont alors mises à profit pour compiler les données. La CIA en mêlant Big Data et une intelligence artificielle anticipatoire, revendique pouvoir anticiper les troubles sociaux avec 5 jours d’avance.

Auraient pu aussi figurer dans cette sélection : Her, Ghost in the Shell, A.I. Intelligence Artificielle, Ex Machina, Wall-E, Westworld…La liste est longue et les dernières innovations technologiques continuent de nourrir les auteurs de science-fiction.

Sources

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