Des Canadiens affirment avoir capté un « signal radio » provenant d’une lointaine galaxie. En quoi consiste ce signal ?

Il s’agit de ce qu’on appelle dans le jargon astronomique un FRB pour Fast Radio Burst ou sursaut radio rapide en français. Le terme rapide n’est nullement usurpé puisque ses sursauts radio très énergétiques ne durent que quelques millisecondes ! Le premier a été détecté en 2001, mais on ne le savait pas alors. En effet, on l’a en fait découvert en 2007 en analysant des archives du radiotélescope de Parkes de 64 m en Australie. Depuis 2007, quelques dizaines seulement de FRB ont été détectés, mais on pense qu’il y en a plus et que le faible nombre vient du fait qu’on ne dispose pas d’assez d’instruments spécifiques pour les observer.

Dans quelles circonstances et avec quelles technologies a-t-il été capté ? 

Le FRB signalé par les Canadiens est désigné FRB 180725A. La suite de chiffre est l’année (18 pour 2018), le mois (07 pour juillet), 25 pour le jour et A car c’était le premier (et le seul semble-t-il) de la journée. La détection est le fait d’un nouveau radiotélescope installé au Canada en Colombie-Britannique et appelé CHIME pour Canadian Hydrogen Intensity Mapping Experiment. Inauguré en 2017, CHIME consiste en 4 semi-cylindres de 20 m de large sur 100 m de long dotés de récepteurs de haute technologie associés à un traitement informatique poussé. Il a été conçu pour permettre l’étude de l’énergie noire, mais aussi des pulsars et des champs magnétiques des galaxies. De plus, CHIME peut très bien capter les FRB. Celui immatriculé 180725A se produisait à la fréquence de 580 MHz, ce qui est assez bas pour un FRB et montre que CHIME fonctionne très bien !

Nombreux sont ceux qui veulent y voir la première manifestation d’une vie extraterrestre. Quelles sont les possibilités étudiées par la communauté scientifiques ? 

Ce n’est pas étonnant, car l’hypothèse extraterrestre surgit souvent lorsqu’on est confronté à un phénomène astronomique non-expliqué. En 1967, des astronomes ont capté un signal extrêmement régulier et l’ont dénommé sous le code LGM-1 pour Little Green Men soit petits hommes verts. C’était probablement à la fois une interrogation sur la nature éventuellement artificielle du signal et ironique. LGM-1 était en fait le premier pulsar détecté, une étoile à neutrons qui tourne sur elle-même très rapidement et qui émet donc un signal radio à intervalles très réguliers. Les astronomes pensent que les FRB ou sursauts radio rapides vont se révéler très communs. Avec les technologies adéquates, comme CHIME, on devrait parvenir à en écouter de plus en plus ce qui permettra un jour de mieux les cerner. Ils ont probablement pour origine un phénomène très énergétique. On envisage par exemple les magnétars, ces étoiles très denses dotées d’un champ magnétique extrêmement puissant. Mais ce n’est q’une hypothèse pour le moment.

Sources

Réagissez à cet article en nous laissant un commentaire.

Profitez-en pour vous abonner  et suivre d’autres reportages tout aussi passionnants.