La sonde japonaise Hayabusa2 a réussi à se poser sur l’astéroïde Ryugu, un contact furtif qui a apparemment permis de collecter des poussières du sol.
Dans la salle de contrôle, les responsables de la mission sont apparus d’abord anxieux puis se sont mis à applaudir de joie quand la sonde a donné un signal positif : comme prévu, la sonde Hayabusa2 a touché le sol de l’astéroïde Ryugu, à 300 millions de km de la Terre. Le contact n’a duré que quelques secondes, le temps de lancer un projectile (une sorte de balle) pour dégager des poussières et en prélever un échantillon. Une autre opération de prélèvement un peu différente est prévue dans plusieurs semaines.
Un tir dans un espace de 6 mètres de diamètre
« Nous sommes vraiment soulagés. Nous avons vraiment trouvé le temps long avant l’atterrissage. Cela s’est bien passé, nous sommes très contents », a dit ensuite un responsable de la mission lors d’une première conférence de presse. Hayabusa « est revenue comme programmé à sa position orbitale autour de Ryugu et a envoyé de premières indications qui montrent que le contact avec l’astéroïde a bien eu lieu », a-t-il poursuivi. La sonde devait initialement se poser ailleurs en octobre dernier, mais il a fallu trouver un lieu pas trop accidenté afin de ne pas endommager ce fragile engin, ce qui a pris plus de temps que prévu. In fine, c’est un espace de seulement 6 mètres de diamètre qu’il a fallu viser.
L’agence spatiale japonaise doit encore analyser diverses données, mais « nous avons confirmé que la sonde s’est bien posée sur Ryugu et nous pensons que nous avons fait un travail parfait », s’est réjoui un autre membre de l’agence devant les médias. La descente de Hayabusa2 vers l’astéroïde Ryugu avait commencé jeudi 21 février 2019 à 13h15 heure locale (05h15 heure de Paris) avec retard. Mais la sonde est finalement entrée en contact avec l’astéroïde près d’une heure plus tôt qu’annoncé, en tout début de matinée au Japon.
Retour en 2020 pour Hayabusa2
Il faudra plusieurs jours pour acquérir la certitude absolue que les échantillons de sol ont bien été collectés, « mais la probabilité est élevée », selon les responsables. L’astéroïde Ryugu est un astre de type C, composé d’eau et de carbone. Les observations télescopiques ont révélé qu’il a une forme presque sphérique et une surface plutôt sombre. Il a été choisi par l’agence spatiale japonaise (la Jaxa) car il est susceptible de contenir des matières organiques et sa composition tout comme celle de la comète Tchouri peut renseigner sur les éléments présents lors de la formation du système solaire, il y a 4,5 milliards d’années. L’étude des fragments de cet astre se révèlera donc précieuse et les spécialistes attendent avec impatience fin 2020, quand la sonde leur ramènera sur Terre sa précieuse cargaison.
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