Avec l’éruption du volcan de Cumbre Vieja, à La Palma aux Canaries, les craintes d’un tsunami ont été évoquées avec le risque d’une coulée de lave importante dans la mer. En Espagne, les experts se veulent rassurants sur cette possibilité.
Le front de lave, d’une hauteur moyenne de six mètres, a déjà dévasté des maisons, des cultures et de nombreuses infrastructures dans des villes comme Tacande ou El Paraíso (municipalité d’El Paso). Il avance ce lundi après-midi à environ 300 mètres par heure et 5.500 personnes ont déjà été évacuées. Le président des îles Canaries, Ángel Víctor Torres, a expliqué ce lundi que la langue de lave est susceptible d’atteindre la mer ce lundi soir, soulignant que le volcan a déjà émis plus de 20.000 tonnes de dioxyde de soufre.
Mais l’éruption du volcan de Cumbre Vieja, à La Palma, peut-il être à l’origine d’un tsunami provoquant une catastrophe plantaire ?
Depuis le début du phénomène, certains scientifiques ont remis le sujet sur la table, revenant sur le témoignage d’un scientifique britannique en 2017, expliquant pourquoi un accident géologique majeur aux Canaries pourrait avoir des répercussions jusque de l’autre côté de l’Atlantique. Le professeur Bill McGuire de L’université College de Londres, l’une des plus prestigieuses universités en Angleterre, a en effet étudié le risque d’un tel événement.
Mais ce scénario catastrophe semble aujourd’hui écarté. C’est en tout cas ce qu’indique le vulcanologue du Collège des Géologues (ICOG) en Espagne, José Luis Barrera. Selon cet expert, l’épisode volcanique pourrait durer « d’une à plusieurs semaines, mais probablement pas plus d’un mois et avec une forte probabilité qu’il ne provoquera pas de raz de marée ou de tsunami ».
Le scientifique explique à l’agence Europa Press « qu’il est très difficile de préciser la durée de la libération du magma, mais compte tenu du type de volcan, de son évolution et de la durée des éruptions précédentes, ce ne sera pas très long, entre quelques jours et quelques semaines, un mois maximum », affirme-t-il.
Si l’expert en volcanologie écarte la possibilité d’un tsunami, c’est parce que le volume de lave qui s’écoule du volcan « n’est pas excessif ». « Il s’agit de petites éruptions stromboliennes qui, tout au plus, peuvent tuer quelques poissons, mais ne provoqueront pas de tsunami. Il n’a pas assez de volume pour créer une vague. Ce n’est pas un coteau qui se brise. Ce n’est pas l’Indonésie », compare José Luis Barrera.
« Parler d’un tsunami est « sensationnel » mais il ne va probablement pas se produire », souligne l’expert au regard de ce scénario catastrophe.
Plus précisément, la lave qui sort provient du manteau supérieur se trouve sous les îles d’El Hierro, La Gomera et La Palma, à environ 14 ou 15 kilomètres sous le manteau supérieur, devant le plateau continental, où le manteau supérieur est à environ 35 kilomètres de profondeur par rapport à la surface.
« Ce qui peut arriver, c’est que l’île gagne de la surface si la lave atteint la mer », poursuit-il. Quant à l’évolution de l’activité sismique, le vulcanologue précise que cela dépendra de la façon dont le magma se déplacera et quel sera le volume de lave expulsée. Jusqu’ici, les séismes n’ont pas dépassé la magnitude 4 sur l’échelle de Ricther. Pour l’instant, la lave sort par huit bouches détectées par les autorités.
L’Institut Géographique National d’Espagne (IGN) a également réalisé des modèles mathématiques pour calculer les endroits par lesquels ces coulées vont progresser, en fonction des paramètres de la lave et des caractéristiques du terrain. Avec cette carte, les scientifiques tentent de faciliter le travail de la Protection civile, en indiquant les itinéraires les plus probables.
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