Le 16 octobre, la NASA lancera sa sonde Lucy qui se dirigera vers les astéroïdes troyens de Jupiter, corps célestes gravitant autour du Soleil sur la même orbite que celle de la géante gazeuse. Lucy, opérationnelle jusqu’en 2033, réalisera plusieurs missions d’étude concernant les astéroïdes.

La NASA se lance dans la conquête des astéroïdes troyens de Jupiter. L’agence spatiale lancera le 16 octobre une sonde à destination de ces corps célestes situés aux abords de l’orbite de la géante gazeuseDénommée Lucy, l’appareil voyagera pendant six ans avant d’effectuer la majorité de ses observations entre 2027 et 2033. Lucy se consacrera à l’étude de ces astéroïdes, afin de déterminer leurs origines et de confirmer ou invalider le modèle de Nice, expliquant la disparité des corps célestes à l’origine de la formation du Système solaire. 

Lucy ou l’origine du Système solaire

Le projet d’étude des astéroïdes troyens remonte à plusieurs années. Les planétologues américains Harold Levison et Cathy Olkin, du Southwest Research Institute dans le Colorado, sont à l’origine de l’élaboration de la sonde Lucy en 2010. Ambitieux, le projet est alors intégré en 2014 au programme d’exploration du Système solaire lancé en 1992 par la NASA, Discovery. Après des années de recherches, la sonde commence à être construite en 2019, durant deux ans. Lucy devrait effectuer des relevés précis des corps troyens grâce à ses instruments de précision : une caméra haute résolution nommée L’LORRI (pour Lucy’s LOng Range Reconnaissance Imager), une autre caméra servant à la navigation, la TTCam et deux spectromètres, le premier permettant de dresser une imagerie dans le spectre du proche infrarouge (L’Raph) et l’autre étant un spectromètre infrarouge appelé L’TES (pour Lucy’s Thermal Emission Spectrometer). 

Cette pléthore d’instruments offrira à Lucy et aux chercheurs du Southwest Research Institute une opportunité d’en apprendre plus sur ces astéroïdes encore inexplorés. Durant leurs survols, la sonde relèvera divers éléments détaillant la composition des corps, leurs structures ou encore leurs masses, avec pour objectif de réaliser une véritable étude sur l’évolution du Système solaire et les interactions passées avec ses différents objets célestes.

Après son lancement, Lucy va profiter de l’assistance gravitationnelle de la Terre à deux reprises avant de se diriger vers les Points de Lagrange L4 et L5, où se situent les systèmes d’astéroïdes (Troyens L4 et Troyens L5) que la sonde étudiera. Car ces corps célestes, gravitant dans l’orbite de Jupiter, la précédant ou la suivant de 60°, pourraient être l’une des clés de compréhension de la formation du Système solaire.

Le modèle de Nice à l’épreuve

Lucy se concentrera sur six astéroïdes : le système double (617) Patrocle et Ménétios, (15094) Polymèle, (3548) Eurybate, (11351) Leucos, (21900) Oros. Ces astéroïdes permettront de remonter aux origines du Système solaire, car ayant subi l’influence gravitationnelle des planètes lors de la naissance du Système solaire actuel. Le modèle de Nice, détaillé dans une étude publiée en 2005 dans la revue Nature, dispose de la théorie suivante : longtemps après la dissipation du disque protoplanétaire, les géantes gazeuses (Jupiter, Saturne, Neptune et Uranus) se seraient progressivement éloignées du Soleil pour rejoindre leurs orbites actuelles, provoquant ainsi des perturbations dans l’orbite de corps plus légers et l’agrégation de systèmes tels que les troyens L4 et L5, le nuage d’Oort ou encore la ceinture de Kuiper

La petite sonde de la NASA et du Southwest Research Institute pourra-t-elle confirmer ou infirmer l’une des théories des plus populaires sur la formation du Système solaire ? Réponse à la fin de la mission de Lucy planifiée par l’agence spatiale américaine, en 2033.

Sources

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