La fonte de la calotte du Groenland a commencé en 1990. Elle s’accélère depuis 2000. Et des chercheurs confirment aujourd’hui l’ampleur du phénomène grâce à des mesures satellites. Au cours de la dernière décennie, pas moins de 3.500 milliards de tonnes de glace ont été perdues ! Faisant monter le niveau des eaux et augmentant le risque d’inondation.
Du côté du Groenland, la fonte de la calotte polaire s’accélère. Dans le contexte de réchauffement climatique, les modèles l’avaient annoncé. Mais aujourd’hui, des chercheurs de l’université de Leeds (Royaume-Uni) le confirment en s’appuyant sur des données satellites. Ils ont mesuré directement la variabilité du ruissellement de la calotte glaciaire à partir des changements saisonniers de l’élévation de sa surface. Résultat : au cours de la dernière décennie, quelque 3.500 milliards de tonnes de glace ont fondu.
En moyenne, la fonte du Groenland a été de 357 milliards de tonnes par an depuis 2011. Les chercheurs précisent toutefois qu’un tiers de la fonte s’est produit en seulement deux étés particulièrement chauds. L’été 2012 et l’été 2019. Rien qu’en 2012, la calotte a perdu 527 milliards de tonnes de glace. En 2019, en une seule journée du mois de juin, ce ne sont pas moins de 12,5 milliards de tonnes de glace qui ont fondu. En raison d’événements météorologiques extrêmes qui deviennent, sous l’effet du réchauffement climatique, un peu comme partout dans le monde, plus fréquent en Arctique. Les chercheurs notent ainsi que le ruissellement des eaux de fonte du côté du Groenland est devenu 60 % plus irrégulier d’un été à l’autre. Mais plus globalement, il a augmenté de 21 % au cours des quatre dernières décennies.
Améliorer les prévisions
Rappelons de la fonte des glaces de terre peut provoquer une hausse du niveau des mers. Ainsi, si toute la glace couvrant le Groenland venait à fondre, les eaux s’élèveraient de pas moins de six mètres. Et même d’un peu plus d’un mètre d’ici 2300 si nous respectons l’Accord de Paris sur le climat. Pour l’heure, la montée des eaux enregistrée par les chercheurs n’est que d’un centimètre. Mais l’ampleur de la fonte augmente déjà le risque d’inondations à travers le monde.
Ces travaux devraient permettre de mettre à l’épreuve les modèles climatiques qui simulent la fonte des calottes glaciaires. Et améliorer ainsi justement les prévisions de l’élévation du niveau des mers. Aujourd’hui, elles donnent en effet une large fourchette comprise entre 3 et 23 centimètres à l’horizon 2100. « Nous devons mieux comprendre les processus complexes qui gouvernent la fonte des glaces, y compris ceux associés aux conditions météorologiques extrêmes », confirme Amber Leeson, chercheur à l’université de Lancaster (Royaume-Uni), dans un communiqué.
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