En raison du contexte géopolitique, des sanctions de l’Union européenne et de la très forte dégradation des relations avec la Russie, le lancement de la mission ExoMars, à laquelle participe fortement la Russie, programmé pour septembre 2022 est rendu très improbable. L’Agence spatiale européenne devrait décider du sort de cette mission et des alternatives qui s’offrent à elle lors de son Conseil prévu les 15 et 16 mars.
Le chemin de croix se poursuit pour la mission ExoMars. Après ExoMars 2018, ExoMars 2020 puis ExoMars 2022, l’Agence spatiale européenne sera-t-elle contrainte de renommer une nouvelle fois son programme phare ? 2024, voire bien plus tard si l’ESA prend une décision radicale !
Si le report de 2018 s’expliquait par des retards dans les activités industrielles européennes et russes, ainsi que dans les livraisons relatives à la charge utile scientifique, celui de 2020 était dû à des éléments liés à la sonde comme les parachutes, les panneaux solaires, des équipements électroniques russes et la mise au point d’un logiciel de vol.
Alors que la sonde devait s’envoler en avril pour rejoindre son site de lancement, l’Agence spatiale européenne a déclaré le 28 février qu’en raison des sanctions imposées à la Russie à la suite de l’invasion de l’Ukraine, le lancement en septembre 2022 semble très improbable.
La première coopération à grande échelle entre l’ESA et Roscosmos
Pour comprendre cette déclaration, il faut savoir que le programme ExoMars est réalisé en étroite collaboration avec la Russie qui avait en quelque sorte sauvé le programme après le retrait de la Nasa. À l’époque, en 2012, l’Agence spatiale russe rejoignait le programme en fournissant les lanceurs Proton et des instruments scientifiques pour les missions de 2016 et 2022, ainsi que pour le rover ExoMars 2022, la plateforme d’atterrissage Kazachok dotée de 13 instruments scientifiques qui ne sont pas tous russes.
Lors de son Conseil, prévu les 15 et 16 mars, l’Agence spatiale européenne devrait passer en revue les alternatives qui s’offrent à elle quant à la suite à donner à ce programme. Si un report de deux ans est la solution la moins douloureuse et la moins contraignante pour le programme, il nous paraît peu probable que l’ESA décide « d’y aller seule ». Cela s’explique par le niveau très élevé de l’implication et de la participation de l’Agence spatiale russe Roscosmos dans le programme. Le 16 mars, nous serons fixés sur le sort d’ExoMars.
Fort heureusement pour l’ESA, tous les éléments de la sonde sont actuellement dans l’usine turinoise de Thales Alenia Space. On imagine le casse-tête diplomatique si ExoMars 2022 se trouvait en Russie !
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