La mission ExoMars, qui devait envoyer en septembre 2022 le premier rover européen sur la planète Rouge, est touchée de plein fouet par la guerre en Ukraine. L’exobiologiste Frances Westall travaille sur cette mission depuis 25 ans. Elle explique les enjeux de cet ambitieux programme et ce qu’il pourrait en advenir suite au prochain conseil de l’ESA prévu les 15 et 16 mars.    

Le rover Rosalind-Franklin est l’élément clé de cette mission. De la taille d’une voiturette de golf, il vise à identifier d’éventuelles traces de vie sur Mars en analysant des échantillons de roches prélevés jusqu’à deux mètres de profondeur. Donc à l’abri de l’atmosphère oxydante de la planète et des rayonnements cosmiques qui détériorent les molécules organiques en surface, ce qui n’a jamais été réalisé sur Mars. Ce rover est de conception européenne, le premier du genre. Mais il devait être lancé par une fusée russe Proton. Et c’est grâce à un atterrisseur russe, dénommé « Kazachok », que l’astromobile devait se poser sur la planète Rouge. Rien ne pourra donc se faire sans les Russes, à court et moyen termes tout du moins.

Le rover Rosalind-Franklin se trouve actuellement en Italie

Nous espérions au début de cette grave crise géopolitique que la mission ExoMars serait pour ainsi dire épargnée. Qu’elle bénéficierait du même statut que la Station spatiale internationale à laquelle la Russie participe activement, en corrigeant notamment son orbite. Mais dès le 28 février, soit quatre jours après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’ESA a fait savoir que le lancement d’ExoMars en 2022 était « hautement improbable », l’agence décidant de mettre pleinement en œuvre les sanctions de ses États membres à l’encontre de la Russie. 

Sources

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