L’Agence spatiale européenne (ESA) a dévoilé fin juillet 2022 davantage de détails sur son programme « EnVision », qui doit permettre à une sonde d’étudier la planète Vénus, réputée pour son hostilité.
Cap sur Vénus ! L’Agence spatiale européenne (ESA) a révélé jeudi 28 juillet les détails de sa prochaine mission vers la « planète sœur » de la Terre, Vénus. Une opération rendue compliquée par les conditions hostiles de l’astre en question.
Une atmosphère brûlante
Principale difficulté mise en avant par l’ESA dans cette mission vers Vénus : les conditions atmosphériques.
La planète Vénus est connue pour être la « sœur » de la Terre car leurs compositions, diamètres, masses et éloignements du Soleil sont comparables. Il s’agit d’ailleurs de la première planète sur laquelle une sonde spatiale s’est posée avec succès, en 1970.
Pour autant, Vénus est la planète la plus chaude de tout le système solaire (avec une température moyenne de surface de 462 °C). « Nous devons aussi prendre en compte que Vénus a environ le double de l’intensité solaire de celle de la Terre, et que des épais nuages blancs de l’atmosphère reflètent beaucoup de lumière solaire directement dans l’espace », détaille Thomas Voirin, responsable de l’étude EnVision à l’ESA.
L’atmosphère de Vénus est aussi est saturée d’acide sulfurique, « d’oxygène atomique hautement érosif » et sa gravité est bien plus forte que sur Mars. Autant de caractéristiques qui n’en font pas une terre hospitalière et qui nécessitent une préparation spécifique du côté de l’ESA.
L’atmosphère de Vénus est aussi est saturée d’acide sulfurique, « d’oxygène atomique hautement érosif » et sa gravité est bien plus forte que sur Mars. Autant de caractéristiques qui n’en font pas une terre hospitalière et qui nécessitent une préparation spécifique du côté de l’ESA.
Pour contrer les effets érosifs de l’atmosphère vénusienne, l’ESA effectue des tests à terre, en situation orbitale. « Nous voulons vérifier que [les] pièces résistent à l’érosion, et conservent également leurs propriétés optiques, c’est-à-dire qu’elles ne se dégradent pas ou ne noircissent pas, ce qui pourrait avoir des répercussions sur leur comportement thermique », explique encore Thomas Voirin.
Utilisée pour la première fois en 2017 lors de la mission ExoMars Trace Gas Orbiter (TGO), la technique de l’aérofreinage sera centrale sur cette mission orbitale. Il s’agit d’un abaissement de la vitesse via de nombreux passages à travers l’atmosphère, afin de mettre à profit la force de friction pour ralentir l’appareil. En l’occurrence, ce processus peut durer… jusqu’à deux ans.
« L’aérofreinage autour de Vénus va être beaucoup plus difficile que pour TGO. Pour commencer, la gravité de Vénus est environ 10 fois supérieure », poursuit Thomas Voirin.
Les résultats de cette campagne d’essais « sont attendus pour la fin de cette année », précise l’ESA dans son communiqué.
« Surfer » dans l’atmosphère de Vénus
L’objectif d’une telle opération de « surf » dans l’atmosphère vénusienne est de « mieux comprendre comment le voisin le plus proche de la Terre dans le système solaire a évolué si différemment ». Sont prévues des « observations holistiques de Vénus depuis son noyau interne jusqu’à la haute atmosphère », soit des relevés des couches souterraines, de la structure interne à la composition et la structure de l’atmosphère.
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