La série The Last Of Us met en scène une épidémie qui transforme les humains en zombis violents. Loin de cette œuvre de fiction, la réalité est pourtant aussi inquiétante. Les infections fongiques provoquent de nombreux décès chaque année, surtout chez les personnes immunodéprimées. Pour y faire face, des scientifiques américains planchent sur un vaccin, puisqu’il n’en existe aucun !
Les mycoses sont très répandues et provoquent des infections locales, comme les mycoses génitales ou le pied d’athlète, chez les personnes en bonne santé. En revanche, chez les immunodéprimés ou fragilisés par des comorbidités, les mycoses peuvent devenir invasives et potentiellement mortelles. Les séropositifs au VIH sont particulièrement à risque de mourir d’une pneumonie fongique due à Pneumocystis jirovecii. Les personnes atteintes de cancer sont aussi très sujettes aux infections fongiques, notamment causées par Candida albicans. Selon la nature de l’infection et l’état de santé du patient, ces infections peuvent être mortelles jusqu’à 43 % des cas.
Un candidat-vaccin contre les infections fongiques dans les tuyaux
Un problème de santé publique bien réel que les médicaments anti-fongiques arrivent encore à contrôler. Mais, comme pour les bactéries et les parasites, les champignons deviennent aussi résistants à notre arsenal thérapeutique et aucun vaccin n’est disponible à ce jour ; les scientifiques travaillent sur le sujet. Par exemple, les scientifiques de l’université de Géorgie, aux États-Unis, proposent un candidat-vaccin constitué d’un peptide « pan-fongique », c’est-à-dire présent dans de nombreuses espèces de champignons et épargné par les mutations. Les tests pré-cliniques fournissent des résultats prometteurs !
Le peptide pan-fongique, NXT2, a été synthétisé en combinant la séquence des protéines KEX1 de Candida albicans, Aspergillus fumigatus et Pneumocystis jirovecii et Cryptococcus neoformans. Des souris et des macaques rhésus ont été immunisés avec NXT2 puis les scientifiques ont mimé une immunosupression puis une infection fongique. Parmi les animaux vaccinés, la mortalité et la morbidité ont diminué par rapport à ceux qui ne l’ont pas été.
Des résultats à confirmer pour faire face à cette menace
Les anticorps anti-NXT2 pourraient se fixer sur les champignons pathogènes et favoriser leur destruction par opsonisation, mais aussi les empêcher de former des biofilms dans les voies respiratoires, des structures microbiennes qui résistent aux médicaments et très difficiles à éradiquer.
Si ces résultats sont prometteurs, ils devront être reproduits sur un nombre plus important d’animaux avant de pouvoir être testés sur les humains dans le cadre d’un essai clinique.
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