Selon le rapport d’un think tank australien, l’ASPI, la Chine est sur le point de dominer 37 des 44 technologies critiques pour les années à venir, loin devant les États-Unis.
Un électrochoc pour « réveiller les nations démocratiques » face à la Chine. Alors qu’Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen sont en route vers Pékin pour une visite officielle ce mardi 4 avril, un rapport publié deux jours plus tôt par un think tank australien Australian Strategic Policy Institute (ASPI) alertait le monde entier sur « l’avance parfois stupéfiante » de la Chine dans le secteur de la recherche. L’ASPI estime, après avoir étudié les publications de recherche du monde entier parues entre 2018 et 2022, que la Chine a « jeté les bases pour se positionner comme la première superpuissance scientifique et technologique du monde ».
Et ce n’est pas tout. Le pays aurait pris une avance tout aussi impressionnante dans les secteurs de la défense, de la sécurité et de l’espace. La Chine a publié énormément de papiers de recherche sur les moteurs d’avion avancés, les capacités de renseignement futures, l’intelligence artificielle et les drones. Selon les auteurs qui ont analysé les publications de recherche parues entre 2018 et 2022, l’empire du Milieu domine 37 secteurs sur les 44 technologies clés, allant de l’intelligence artificielle à la robotique avancée en passant par les communications quantiques. Seuls sept autres sont dominées par les États-Unis.
La France listée dans le secteur de l’énergie atomique
Selon le rapport, la Chine aurait aussi pris de l’avance dans la cryptographie post-quantique, une technologie utilisée pour sécuriser les communications en ligne, mais aussi la 5G et la 6G. Seuls domaines où les États-Unis restent en tête, la conception et le développement de semi-conducteurs avancés, le calcul à haute performance, la conception et la fabrication de circuits intégrés avancés, l’informatique quantique, ainsi que les vaccins et les contre-mesures médicales.
Après la Chine et les États-Unis, les pays qui produisent le plus d’articles scientifiques sont l’Inde et le Royaume-Uni. Suivent la Corée du Sud, l’Allemagne, l’Australie, l’Italie et le Japon. Ne cherchez pas, la France n’est listée que dans le secteur de l’énergie nucléaire et la gestion des déchets radioactifs. Et même si cette suprématie de la Chine dans les publications scientifiques est à relativiser – le Financial Times a révélé, le 28 mars dernier, l’existence d’usines à articles scientifiques chinois – des entreprises payées pour fabriquer de toute pièce des études scientifiques qui inondent la recherche – les secteurs concernés sont révélateurs. Car si l’avance de Pékin en matière de recherche ne se traduit pas pour l’instant par une supériorité technologique, la Chine sera, demain, la première puissance scientifique et technologique du monde, alerte l’ASPI.
Plus d’investissements dans la R&D et de collaboration entre nations démocratiques
Il s’agit d’un « signal d’alarme pour les nations démocratiques, qui doivent rapidement prendre des mesures stratégiques en matière de technologies critiques », écrivent les auteurs du rapport. Les scientifiques appellent les pays démocratiques à collaborer davantage et à investir dans la R&D et les chercheurs. Ils préconisent toute une liste d’actions à mener, comme la mise en place de visas technologiques à destination des chercheurs, l’octroi de subventions et la mise en place de bourses spécialisées pour les secteurs considérés comme essentiels.
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